Europe et Handicap, le Parlement européen mobilisé !

par Pierre-Luc Vervandier
Visioconférence MoDem Benelux avec Monica Semedo (Renew Europe, Luxembourg)
(© MoDem Benelux)

Le 4 mars 2024, le MoDem pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) et le Village Europe du MoDem auditionnaient la députée européenne Monica Semedo (Renew Europe), Présidente de l’intergroupe handicap du Parlement européen.

L’intergroupe handicap du Parlement européen réunit des eurodéputés de 25 Etats membres et est le plus grand du Parlement.  Seules l’Estonie et la Lettonie n’ont pas de délégués. Il fait partie des plus actifs. L’intérêt pour le handicap est très grand pour les parlementaires européens ; cela se concrétise par regarder dossier législatif par dossier législatif toutes les conséquences qui se dessinent pour les personnes en situation de handicap. Monica Semedo a souligné le rôle actif des eurodéputés du MoDem dans cette approche.

A l’approche des élections européennes, l’intergroupe s’inquiète des règles électorales de plusieurs Etats membres qui privent du droit de vote plusieurs centaines de milliers de personnes souffrant d’un handicap mental. Il est difficile de faire bouger les lignes.

L’intergroupe se soucie fortement du risque de pauvreté accru des personnes en situation de handicap. Selon un rapport de la Cour des comptes européenne publié en octobre 2023, assez sévère sur les effets concrets de la politique européenne du handicap, seulement 50,8% des personnes handicapées avaient un emploi en 2021 contre 75% pour l’ensemble de la population, soit un écart quasi identique à celui enregistré en 2014.

Monico Semedo est revenue sur l’accord récent Parlement – Commission – Conseil sur la carte européenne de stationnement et la carte européenne du handicap. Il ne manque plus que le vote final en session plénière. Espérons-le, avant la fin de la législature. La carte européenne du handicap est valable 3 mois en dehors du pays qui l’a délivrée, il existe cependant une exception dans le contexte de mobilité Erasmus. Avec une carte européenne du handicap délivrée par un Etat membre, le titulaire pourra bénéficier de tous les accès, tarifs préférentiels et service offerts aux personnes dont le handicap est reconnu dans l’Etat membre où il se rend temporairement, pour un voyage touristique par exemple. Au-delà de 3 mois de présence, il sera nécessaire de faire reconnaitre le handicap dans l’Etat membre d’installation. Cette carte ne facilite donc pas l’accès au marché du travail ou à des prestations sociales. Elle est cependant une première étape pour, sûrement, dans les années à venir, pouvoir aller plus loin.

Les participants ont pu échanger sur l’usage des fonds européens pour le handicap et l’inclusion, ainsi que sur les politiques éducatives en Europe,  du primaire à l’Université. Les députés européens essaient de faire avancer l’Europe sociale par tout moyen alors que ce qui a trait reste encore grandement une compétence des Etats membres. La question du rôle des aidants a été également abordée. Monica Semedo a insisté pour que chacun puisse oser porter un regard positif sur le handicap : « Les enfants qui le peuvent ont tout à fait leur place à l’école. C’est en jouant avec eux, c’est en riant avec eux que l’on construit la société inclusive de demain. » Elle a pris l’exemple d’enfants souffrant de troubles du spectre de l’autisme, qui bien accompagnés, bien formés, sont désormais autonomes une fois adultes et peuvent travailler. Pour Monica Semedo, « Chacun a son individualité avec le handicap et il peut varier avec le temps. Il y a donc nécessité de s’adapter soi même lorsque l’on est concerné et nécessité aussi pour la société de s’adapter à ses variations. »

Les participants ont terminé l’audition sur un échange sur la bonne sémantique à employer pour désigner le handicap, ce qu’il regroupe ou non. Que mettons nous derrière les termes employés ?  Pourquoi ne pas employer « valides différents » par exemple ? Monica Semedo, de langue principale luxembourgeoise a fait des comparaisons avec d’autres langues européennes. Au Parlement européen, les langues utilisées par les députés ont un impact fort sur la manière dont ils perçoivent les choses. Travailler en 23 langues contribue donc à enrichir les réflexions.

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